Le tatouage au travers de l’Histoire

Publié le , par Alex
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Signification et utilisation du tatouage à travers l’histoire

L’Histoire nous révèle que le seul témoignage avéré du premier homme tatoué évoque un objectif purement thérapeutique et non esthétique du traitement du tatouage. Otzi, le premier homme tatoué découvert dans un glacier à la frontière Italo-autrichienne, vieux de 5300, portait 61 tatouages en forme de croix et de lignes parallèles qui sembleraient avoir été dédiés à des fins médicinales pour définir les zones de douleur causées par l’arthrose.

Le caractère médicinal du tatouage est aussi significatif, sous l’Égypte antique les femmes étaient tatouées sur le bas ventre avec des motifs évoquant la fertilité.

En revanche, la valeur esthétique du tatouage émerge à partir du VII avant J.C., dans certaines tribus comme les Scythes qui tatouaient des motifs issus de leur art animalier.

Les motivations du tatouages sont multiples et variées, à chaque tribu correspond une signification.

Pour les assyriens les tatouages étaient la représentation de leurs croyances. Chez certains peuples guerriers européens l’objectif du tatouage; symbole de puissance et de courage, était d’effrayer les légionnaires romains.

Autant pour ces tribus le tatouage évoquait des valeurs salvatrices et bénéfiques, autant pour d’autres, la connotation était beaucoup moins louable; le tatouage chez les babyloniens et les Thraces était une marque indélébile du déshonneur.

Le tatouage « Stigma » traduit par « marque honteuse » désignait les esclaves chez les grecs qu’ils marquaient au front, mais le caractère punitif du tatouage  était aussi présent dans l’empire romain. Signe de la honte ou du bannissement: Esclaves, criminels, Gladiateurs étaient tatoués.

L’histoire du tatouage en Europe

En 331, le tatouage facial fut interdit par Constantin.

En 787 le Pape Adrien ne toléra que les tatouages à caractère religieux, de nombreux chrétiens se firent marquer de croix ou de poissons symbole de leur religion.

C’est lors des Croisades que l’Église décida de tatouer les croisés d’une croix sur le bras pour les identifier s’ils venaient à mourir afin de leur prodiguer des funérailles chrétiennes. les pèlerins firent alors de même.

En Europe, au Moyen-Age et malgré les interdits religieux, le marquage à l’encre fut adopté par les familles d’artisans comme un signe d’appartenance. Traité comme un rite de passage ils étaient tatoués en fin d’apprentissage.

En 1771, c’est James Cook qui réintroduisit le tatouage en Europe en revenant de Polynésie. Il fut  désigné par le mot « tattto » traduction du terme polynésien « Tatau » c’est à dire « taper » correspondant à la technique de tatouage.

Le tatouage fût particulièrement prisé par les marins et l’engouement fut tel qu’en plus d’un siècle 99 % d’entre eux étaient tatoués, déclenchant ainsi un vif intérêt chez certain médecins concernant les risques hygiéniques provoqué par le tatouage.

A caractère social et toujours signe de marginalité, le tatouage se développe et se popularise.

Les pratiques du tatouage n’étaient pas réduites à L’Europe, aux quatre coins du globe, toutes ethnies confondues arboraient des tattoos.

L’histoire du tatouage dans le Monde

Contrairement à l’Europe, le tatouage en Océanie était réservé aux plus haute castes et signifiait du niveau de leur puissance.

Initialement, le principe technique de tatouage est commun à toutes les techniques; c’est le marquage par insertion d’un pigment dans le derme qui devient pérenne par cicatrisation. Mais cette technique de base varie selon chaque ethnie. Rite de passage de l’enfance à l’age adulte et toujours d’actualité, la technique du tatouage polynésien consiste à faire entrer un peigne préalablement pigmenté dans le derme par frappement, alors qu’à l’origine les maoris incisaient la peau avec une dent de requin formant une plaie sur laquelle les pigments étaient déversés.

Quant aux ethnies de l’Arctique, ils tatouaient grâce une aiguille et un fil pigmenté.

Modernisation et développement du tatouage à la fin du XIX ème siècle.

En 1891, grâce à la machine à tatouer électrique de Samuel O’Reilly, le tatouage se modernise et se professionnalise en respectant notamment de plus en plus les règles d’hygiène.

Développé dans les populations marginales durant le XX ème siècle où le tatouage est le signe de rébellion et d’appartenance à un groupe, l’engouement du tatouage dès lors ne cesse de croître et touche toutes les catégories sociales. Depuis les années 90, plus qu’un phénomène de mode, le tatouage s’impose comme une véritable culture.  Le perfectionnement des techniques, du graphisme donne au tatouage une véritable dimension artistique, jusqu’à qualifier certain tatoués d’œuvre d’art.

On compte aujourd’hui en France 10 000 tatoueurs et entre 3500 et 4000 studios de tatouage.